L'Amé-rique...

Les mots sortent de ma bouche comme des lames lacérant la langue. Je n'aime vraiment pas parler, mais l'anglais n'est décidément pas une langue que j'apprécie. Je révise mes bases dans l'avion m'arrachant de mes terres natales pour m'emmener dans la gueule du dragon : Death City.

Bon-jour...

Ma maîtrise est loin d'être parfaite, mais cela ne fait que quelques semaines qu'un guerrier impie de Shibusen m'inculqua les notions de ce langage. Lui et son partenaire pensaient que je n'étais qu'une pauvre victime, sans défense, dans le repaire d'une infâme sorcière. Ils pensaient qu'ils m'avaient "sauvé". Celui qui se transformait en arme semblait, comme moi, voir au-delà de la nature des choses. Comme la sorcière, il avait perçu que mon "âme" était particulière. D'où l'offre de son collègue de m’amener à l'académie Shibusen, pour être comme eux un défenseur de la justice, un pourfendeur de démon. Connerie...

Mer-ci...

Mes deux "sauveurs" m'encadrent. Le "meister" comme il se désigne lui-même, dort et ronfle. Ses bruits disgracieux m'agressant l'ouïe. Son comparse, lui, est éveillé, m'observant tranquillement, ou dois-je plutôt dire me surveillant attentivement. Peut-être que, comme moi, il peut sentir quand une personne est de mauvais augure. Je souffle, essayant d'ignorer sa présence et son regard inquisiteur. Se concentrer sur le livre dans mes mains est la meilleure chose à faire en attendant que l'on arrive enfin dans les terres perdues et sans-loi des USA.

Rou-ge...

Je les suis, mollement, faisant mine d'être concentré sur l'ouvrage d'apprentissage. Il y a beaucoup de monde, beaucoup trop de monde. Des ennemis partout. Mon regard ne peut s'empêcher de quitter les pages enseignant le nom des couleurs pour aller et venir tout autour de moi. Les pulsations de mon âme me reviennent et me vrillent l'esprit. Je suis bien loin de ma cité en ruine et quasi-déserte. Le meister retire brusquement le livre de mes mains alors que j'observais les agents de sécurité de l'aéroport. Sans plus y réfléchir, je saute en arrière, prêt à attaquer ou fuir tel un animal féral. A-t-il décidé de m'abattre ici, dans son domaine ? Tout cela n'a été qu'une ruse ? Visiblement non. Il se confond en excuses pour avoir été aussi brusque et me tend un autre livret. Rien qu'à la couverture, je comprends ce que c'est, de la propagande. "Livret d’accueil pour les nouveaux étudiants de Shibusen". Regagnant mon calme, je prends l'ouvrage sans un mot et commence sa lecture. Règles, conseils, explications. Tout est écrit en plusieurs dialectes... Sauf le mien. Je me concentre sur la partie anglaise, sachant pertinemment que je ne comprendrais pas la moitié des mots écrit là. Un "taxi" nous emmène jusqu'à l'académie, du moins c'est ce que je crus comprendre. Ils parlaient entre eux, en anglais, s'échangeant ce que j'imagine être des banalités. La voiture jaune et miteuse nous lâche devant un immense escalier. De là, mes "sauveurs" me donnent mon sac, léger, contenant le peu d'affaires que j'ai. Seulement les uniformes non-obligatoire de l'école que les deux m'avaient offerts. C'est d'ailleurs un de ces uniformes que je porte. Un vêtement peu pratique et pas assez ample à mon goût, content que je ne sois pas contraint de le porter tout les jours. Ils me souhaitent bon courage pour l'avenir, et plus particulièrement pour les prochaines minutes. Selon les dires de l'homme-masse, ces escaliers forment une première épreuve, car pour faire partit de Shibusen il faut posséder un corps sain en plus d'une âme saine. Il marque bien l'emphase sur "âme saine", chose qui n’échappe pas au meister qui le réprimande d'être bien trop suspicieux envers un pauvre garçon comme moi. Ils me font leur adieux, me confirmant que je les reverraient sans doute, avant de grimper rapidement et avec aisance les milliers des marches comme si cela n'est qu'une formalité.

Je reste planté là, mon fascicule de nouveau venu dans les mains. Il n'y a de toute évidence aucun autre chemin que cet escalier, ainsi soit-il. J’entame ma montée, lisant pour essayer d'ignorer la fatigue qui se ferait en grandissant. Au moins, ici, le temps était clément et le soleil moins dur que chez moi. Je sens que je ne suis pas le seul dans cette ascension, une poignée d'âmes montent elles aussi les marches. Certaines le font, comme le duo, de façon rapide et aisée. D'autres, comme moi, sont plus lentes. Je suppose que je ne suis peut-être pas le seul nouveau venu aujourd'hui. Après une demi-heure d'exercice, je termine enfin cette ascension. Une brise fraîche vient doucement me caresser la peau. Un bâtiment titanesque se dresse devant moi. Shibusen. Un étalage de l’orgueil et de vanité à mon sens. La forteresse ennemie que je dois faire sombrer. Curieux de voir à quelle hauteur ce monument impie se tenait, je me retourne pour être soufflé par le spectacle de Death City s'offrant à moi. Cette ville est immense, propre, majestueuse. Rien de comparable avec Bagdad... Quoique j'imagine sans peine que ma cité était ainsi avant le jour du Cauchemar.

Cau-chemar...

Même en anglais ce mot à l'effet d'une lame que l'on retourne dans mon crâne. Je suis tétanisé un instant. J'entends les murmures des morts dans le creux de mon oreilles, vois les corps grotesques se faufiler dans le coin de mon œil. Je souffle un grand coup, chassant mes hallucinations en retrouvant mon calme. Je ne dois pas céder alors que ma quête n'a pas encore commencé. De ce que j'ai lu, une salle est sensée être à disposition, quelque part dans ce bâtiment démesuré, pour accueillir les nouveaux arrivants. Essayant d'user du plan inclus dans le fascicule, je déambule un temps dans les couloirs de mon nouveau "foyer". Je sens qu’énormément de monde se trouvent ici. Leur présence tant d'aiguilles titillant mon cerveau. Certains discutent, d'autres se battent. Visiblement, le combat est autorisé ici. J'ai cru avoir lu que tant qu'un enseignant était présent les élèves pouvait s'en donner à cœur joie. Utile, cela pouvait peut-être m'aider à trouver une bonne arme. Mais de ce que je vois, ma recherche risque d'être longue. Les quelque rares combats que j'ai vus sur ma route étaient...

Stu-pides...

Les "meisters" n'avaient pas de sens tactique, aucune notion de combat. Ils se jettent bêtement dans la mêlée attaquant de façon hasardeuse, misant sur la force brute. Quelques uns semblent sortir du lot, à l'aise avec le maniement des armes. Mais leurs mouvements me semblent étranges...Trop...Comment dire ? Attendu ? Propre ? Comme s'ils suivent des règles en quelques sortes. Le fait qu'il sache manier des armes sans avoir visiblement connu l'expérience d'un véritable combat me laisse perplexe...Quant aux armes, je ne comprends toujours pas pourquoi la plupart choisissent d'être des épées ou des lances. Ne serait-ce pas plus pratique de se transformer en arme à feu ? Un AK-47, voire un RPG-7, a assurément le dessus sur n'importe quelle arme issu d'une époque révolue. Beaucoup semblent toutefois ne pas pouvoir se transformer totalement en arme. Peut-être est-ce là le problème ? Un manque de savoir ou de compétence ? Je ne dois pas oublier que Shibusen est une école, si c'est un lieu de formation alors je ne dois pas être étonné que les "élèves" ne soient pas les guerriers accomplis que j'ai vu à Bagdad. J'arrive dans une salle de classe, une banderole accrochée à la va-vite souhaitait la bienvenue aux nouveaux élèves au dessus d'un tableau noir. Un homme est là, assis derrière un petit bureau. Sans même me regarder il me tend un petit badge bleu avec le mot Meister écrit dessus. Je regarde l'objet, curieux, avant de m'en aller dans un coin. Dos au mur, j'observe la pièce, cherchant le moindre signe suspect ou hostile. Nous ne sommes que sept, mais j'imagine que d'autres doivent venir. Hormis l'homme tous semblent être des enfants insouciants. Je vois que tous ont accroché ce fameux badge à leur poitrine, je suis le mouvement. Apparement il y a une autre couleur, rouge où le mot Arme est inscrit. Pratique...

Hé ! Salut ! Moi c'est Emma et toi ?

Je regarde silencieusement la jeune fille qui s'est plantée devant moi. Comme les autres, elle n'a rien d'une guerrière. Sa garde est complètement ouverte et son regard trop concentré sur mon visage. Si j'avais une lame sous la main, je pourrais probablement l'éliminer avant qu'elle ne s'en rende compte. Mais elle n'est pas une menace, juste une idiote qui finit par s'en aller face à mon manque évident de réponse. La salle se remplie petit à petit, d'autres enfants inintéressants faisant leur entrée. Je suis assez curieux de voir en quoi consiste cette cérémonie d’accueil. Même si je me doute bien que cela soit sans doute teinté de propagande pro-Shibusen.

Aéroport de Paris-Charles de Gaulle. Quelques heures plus tôt.

À bord d'une berline noir, mât et de grand standing, nous qui roulions ainsi depuis quelques temps maintenant, ayant ainsi quitté le domaine familial, nous vînmes ainsi à nous arrêter devant l'aéroport. Nous étions bien peu, autrement dit : Mon chauffeur et moi. Celui-ci prompt à ses obligations, sortit le premier de la voiture. Cherchant à vouloir m'ouvrir la portière, je vins à le devancer, sortant alors par mes propres moyens.

« - Monsieur, c'est à moi de faire cela. »


« - Georges ! C'est bon ! Je vais être livré à moi-même pendant pas mal de temps ! Ce n'est pas une porte qui va changer grand chose ! Donc arrêtez de paniqué quand votre protocole n'est pas suivi ! Vous n'allez pas vous faire renvoyer pour ça ! Je ne suis pas mon Père ! »

« - Pardons Monsieur... »

« - Ce n'est pas contre vous Georges. Mais si vous voulez vraiment être utile, je suis pas contre le fait que vous me sortiez mes valises du coffre. »

S'afférant à la chose, le conducteur/majordome sortit ainsi deux belles valises à roulette de l'arrière de la voiture, puis me les rapprocha. Venant à chercher à m'accompagner, je vins à lui demander de ne pas en faire plus. Tendant alors la main pour qu'il me donne mes papiers pour le vol, celui-ci retourna prestement vers l'avant de la voiture et sortit alors une petite pochette. M'en saisissant, je vins à le remercier et partant avec celle-ci sous le bras, puis les mains empoignant les poignées de mes valises, je vins à rentré dans l'aéroport.


Aéroport de Death City. Quelques heures encore plus tôt.


Sortant de l'édifice, après presque quinze heures de vol et presque une heure à la douane, pour récupérer mes valises qu'ils avaient failli perdre, je vins alors à contempler la ville au loin. Le Soleil riant dans le ciel, je pouvais voir presque à l'horizon l'académie Shibusen.

« - Enfin ! Death City ! Plus qu'à rejoindre l'adresse de l’appartement que l'on ma prit.»

M'approchant d'un taxi, je vins à prendre celui-ci pour rejoindre la ville. Trouver place ne fut pas bien compliqué et je pus ainsi rejoindre mon bien, ou du moins, celui de mon père. Y déposant mes affaires, je vins à prendre mes aises, tout était déjà meublé, entretenu même, car une personne était affectée au ménage de celui-ci. Ainsi posé, je vins tout naturellement à profiter de la nuit qui suivit pour chercher à rattraper le décalage horaire et les heures passées dans l'avion. Sommeille profond et réparateur, cela fut des plus agréables.


Académie Shibusen - Death City. Présent.


J'avais fait preuve de patience, quand vint ses maudites marches dont-on m'avait tant parlé. Je les avais gravis, non sans mal, c'était une première expérience assez laborieuse pour quiconque. Cette idée d'interminable, de longueur et de hauteur presque absurde, c'était inimaginable, bien que réel.

En tout cas, mon arrivée au sommet de ce périple ne fut pas glorieuse et les habitués comprirent sans mal que j'étais là un petit nouveau. Ne me laissant pas abattre, reprenant les rênes de toute cette histoire, redorant mon image et relevant le menton, je pris une grande inspiration et m’aventurai jusqu'à l'entrée de l'établissement.

Guidé par les instructions de la réceptionniste, je vins à cherche la salle des petits nouveaux. Déambulation bien courte, je vins à trouver l'endroit en suivant un petit groupe de personnes semblant aussi jeunes que moi et faisant facilement tâche par leur enthousiasme.

Une fois à l'intérieur, passant un à un, face à un homme, sans nul doute membre du corps professoral, une banderole de bienvenue surplombait alors un tableau noir, dressait derrière celui-ci. Le Professeur, assis derrière un petit bureau. Venant à s'adresser à moi, comme tout les autres avant. Dans mon Anglais plus que parfait, je vins à répondre à sa demande et me présentai.

« - Valmont de Montmirail, Arme »

Là, passant sa main sur son bureau, il saisit alors un petit badge rouge avec le mot Weapon inscrit dessus. Venant à me le tendre, je m'en saisis et accrochai celui-ci comme tous les autres. M'approchant des autres, je vins alors à commencer la conversation, cherchant éventuellement à sympathiser avec les Meister, histoire de prendre la température. Après quelques temps, quelques derniers énergumène vinrent à faire irruptions dans la salle. L'un d'eux, estampillé Meister, semblait plus froid que tout autres, venant alors à s'adosser seul dans son coin, dévisageant presque tout le monde.

C'est alors qu'il vint à ce faire accosté par une blondinette au badge rouge. Gardant une œil sur le petit duo, je vins moi aussi à me faire abordé par une fille, elle aussi marqué de rouge.

« -  T'es une arme toi aussi ? C'est quoi ton prénom ? Moi c'est Sofia ! »

Dans un Anglais agrémenté d'un accent russophone, la brune me regardait avec de grand yeux et attendait une réponse rapide. Laissant trainer quelques instant, ne quittant pas les autres des yeux, je vins à lui tendre mon bras sous le nez et changer celui-ci en une lame noir.

« - Valmont, меч (épée). »

Réponse nette en précise, clinquante même, glissant par ailleurs ma faculté à parle Russe, la jeune fille fut étrangement surprit, venant presque à tripoter l'acier de mon bras. Annulant ma transformation, ses doigts venant alors à toucher le tissue de ma veste, elle recula alors et resta intrigué.

« - Cherche-toi plutôt un Meister au lieu de sympathiser avec les autres armes. »

Poursuivis-je en Anglais d'une propreté presque maternel.

Ils parlent entre eux. Se présentent. Socialisent. Connerie... Ils perdent l'avantage du secret, montrant leurs capacités de façon aussi casuelle. Plusieurs de ces personnes-armes transforment une partie de leur corps ou proclament à haute voix la forme qu'ils peuvent prendre. Je reste perplexe face à ce comportement. Ne craignent-ils pas qu'un ennemi, un espion, soit présents ? Il ne faut jamais montrer sa main tant que l'on n'est pas certain d'être seul avec un allié... Et même là rien ne dit que ce que l'on pense être un allié n'est pas un traître.

Paix.

Le mot m'est étrangé, mais c'est ce qu'on m'a dit : "Tu verras, tu vivras en paix à Shibusen". La paix, signifie-t-elle qu'ils vivent ici en sécurité ? Loin de tout danger si bien qu'ils puissent sans crainte se dévoiler et s'ouvrir à autrui ? Je n'arrive pas à comprendre cette façon de fonctionner. C'est trop dangereux. Mais je ne dois pas oublier que, de toute façon, je ne suis pas là pour la paix. Bien au contraire.

J’imagine que nous sommes au complet, l'adulte qui nous avait donné les badges bougea enfin de sa chaise, fermant la porte avant de s'en retourner à sa place. Il observe lui aussi la petite vingtaine de jeunes présents. Je peux voir à ses yeux qu'il nous jauge, fait-il peut-être déjà le tri entre le bon grain et l'ivraie. Peut-être devrais-je faire la même chose donc ? Les yeux fermés, j'essaye de concentrer mon attention sur les présences que je sens seulement dans la pièce et seulement dans cette pièce. Ce n'est pas facile, je perçois ce qu'ils appellent les âmes de beaucoup de personnes, chaque être vivant étant une brève douleur m'indiquant sa position. En combat, cette capacité était utile, c'est peut-être même ce qui fait que je sois encore là. "Voir" où se trouve l'ennemi malgré murs et obstacles est un avantage certain. Mais ici, avec des civils, dans un lieu très peuplé, c'est une gêne plus qu'autre chose. Je soupire, ignorant les élèves allant et venant dans les couloirs, ceux immobiles écoutant les cours dans les salles adjacentes, me focalisant que sur les présences proches de moi. Si je me concentre, je peux m'imaginer ce qui fait d'une personne... Elle-même. C'est assez compliqué à expliquer, mais je me suis rendu compte que la présence d'un démon n'est clairement pas la même que celle de quelqu'un de normal. Outre cela, chaque âme est différente, résonne d'une façon unique quand elle est prise dans les pulsations de la mienne. Je me concentre plus encore, visualise les formes des âmes en présence. J'arrive à sentir et différencier ceux ayant une âme "semblable" à la mienne et ceux dont la résonance semble plus profonde, les armes. Malheureusement, mes compétences ne vont pas plus loin. Mais je me doute que d'autre peuvent voir bien plus que cela. Je pense que l'homme, qui est une arme si j'ai senti correctement son âme, soit posséder une perception plus poussée que la mienne. Il se fixer plus longuement sur certaines personnes, comme si elles piquent son intérêt d'une façon ou d'une autre. Peut-être pouvait-il juger de la puissance de quelqu'un d'un simple coup d’œil. J'envie ce pouvoir. Sans lui, je vais donc devoir me contenter de me reposer sur des observations bien plus basiques.

La répartition n'est pas complètement équitable, il y a plus d'armes que de maîtres. Bonne chose, cela me donne donc plus de choix. Je continue d'observer en silence, prenant mes notes mentales. Pour grimper au sein de Shibusen, il faut être puissant et pour être puissant il faut se lier à un partenaire. J'ai foi en mes compétences, il me faut donc quelqu'un tout aussi doué pour atteindre le sommet et le chef de cette organisation au plus vite. J'élimine donc de ma liste ceux qui semblent ineptes. Même si l'attitude générale des gens ici me déplaît, la gaieté étalée aux yeux de tous me tape particulièrement sur les nerfs, Emma et une autre fille un poil trop enjouée sont donc éliminées. Pas littéralement, mais si avec le temps je suis amené à les côtoyer trop longtemps qui sait. J'ai toujours eut l'habitude de me battre aux côtés d'hommes, donc me lier à une fille me semble... Compliqué. Je me souviens des paroles criées du vieux porc me servant de chef fut un temps : "La place de la femme, c'est à la cuisine". Enfin, il ne se refusait pas non plus de les amener dans sa chambre, mais c'est un autre sujet. Les femmes sont capables, je l'ai bien vu. Mon problème réside plutôt au fait que les deux seules relations que j'ai eut avec la gente féminine ont terminé... Dramatiquement. Ouais, je ne veux pas mettre à nouveau les pieds dans ce piège. Il me faut un guerrier, une arme, quelqu'un de capable avec qui je serais à l'aise pour combattre et dont la mort ne m'affectera pas.

Au fur et à mesure que les critères s'empilent ma liste se raccourcit. Mes yeux se posent sur les "heureux" prétendants. Ils sont trois. Un grand gaillard solide, il semble savoir se battre, sauf si les cicatrices sur son visage ne sont là que pour l'esthétisme. Il est agressif, fier et s'est déjà transformé dévoilant sa capacité à être une longue hache. Un chien fou peut-être un bon choix, j'ai déjà travaillé avec des soldats enivrés par le combat, sautant à découvert pour débusquer l'ennemi. Ils finissaient rarement bien, mais leur extravagance me permettait de mener à bien mes propres tactiques. Le second n'est physiquement pas imposant, mais semble être un intelligent. Lui aussi s'est isolé et a passé la demie heure à observer et analyser les autres. Nos regards se sont croisés quelques fois et j'ai bien vu dans ses yeux qu'il semble être déterminé. Toutefois, un air de défi pouvait également être vu et il refusait de détourner le regard. Un partenaire me tenant tête risque d'être casse-tête. Mais bon, bien qu'arme, il n'a pas dévoilé son autre forme. Je croise les doigts pour que cela soit une arme à feu, même une arme à poudre me conviendrait à ce point. Enfin, le dernier, a retenu mon attention pour l'aura qu'il dégage. Bien habillé, propre sur lui, il dénote des autres enfants présents. Il est avenant, mais j'ai remarqué que, contrairement à beaucoup, il ne s'approchait pas de façon aléatoire des autres, se focalisant surtout que les meisters. J'ai capté quelques fois son regard et, comme numéro 2, on peut y lire une ambition bien plus importante qu'un banal garçon de son âge. Il n'est pas aussi insoucient que la plupart ici. Je crois même l'avoir entendu utiliser une autre langue, il est donc éduqué. Peut-être est-ce un fils de chef de guerre ou autre figure de pouvoir ? Peut-être qu'une arme avec des connections serait plus utile que simplement se reposer sur sa puissance. Après tout, ce pays est en "paix" donc peut-être que la gloire martiale n'y fait pas tout.

De petits groupes commencent à se former. J'imagine que des affinités ont été trouvées. Je suis bien heureux que peu m'aient dérangé pendant mes réflexions, même si cela risque d'être un handicap. Malheureusement, la sociabilisation est de toute évidence un aspect important pour un partenariat et ma façon d'être a fait de moi le meister le moins amical de la pièce. Toujours de mon coin, je vois le professeur se lever enfin. Il se racle la gorge, entame un discours.

Bienvenu à vous tous au sein de Shibusen. Vous êtes ici parce que vous possédez tous un talent particulier. Les armes démoniaques, capables de changer de forme, et les meisters, pouvant user de ces armes pour combattre. Bien que le but de cette académie est de vous former à la maîtrise de votre talent, vous n'êtes peut-être pas tous ici pour apprendre à vous battre. Ce n'est pas une honte, la plupart de nos étudiants aspirent à autre chose qu'au combat. On parle de deux classes : les NOT et les EAT. La première est là si vous n'êtes pas là pour avoir à faire à des démons mais simplement maîtriser vos capacités et ne pas trop être handicapé dans la vie de tout les jours. Si tel est le cas alors je vous souhaite une bonne journée et invite à sortir. Un autre professeur vous attend dehors et vous guidera dans une autre salle afin de vous présenter ce qui vous attend au sein du campus. À l'inverse, si vous êtes là pour rejoindre le cursus EAT dont le but est de faire de vous des soldats pour le grand dieu de la mort, alors restez ici.

Je n'ai pas tout compris... Trop de mots déblatéré trop vite. Shibusen ne forcerait donc pas tous ses membres au combat ? Bizarre. Suspicieux même. Peut-être devrais-je enquêter sur cela plus tard. Quoiqu'il en soit, mon but étant ce qu'il est, je n'ai nullement l'attention de bouger. Mais à ma grande surprise une bonne partie de mes camarades, eux, quittent la pièce. J'ai vraiment du mal à saisir, jusqu'à ce que je me souvienne de ma propre expérience. Peut-être que, comme en Irak, ceux ne sachant pas se battre sont utilisés ici comme esclaves et jouets ? Ils choisissent donc de leur plein gré ce sort ? Terrible... Les gens d'ici sont vraiment étranges. Une fois le dernier agneau en route pour l'abattoir sorti, le professeur se rassoit.

Je vous laisse discuter entre vous, si ce n'est pas déjà fait. On passera à un petit examen après. Parce que c'est bien beau de vouloir se battre, mais encore faut-il en avoir les capacités.

Numéro 1 est parti... Heureusement, Numéro 2 et 3 sont encore présents. Bien que l'envie d'analyser de nouveau mes possibilités me tente, je me vois contraint de commencer à entrer en contact avec mes potentiels partenaires. Numéro 2 étant le plus éloigné, je me dirige vers Numéro 3 déjà bien entouré. Je me plante au milieu des autres meisters, mains dans les poches, fixant le garçon-épée. J'attend que les autres enfants arrêtent de parler pour enfin ouvrir la bouche.

Hatim.

Bon, présentation faîte...Sociabiliser...Tss.

L'ayant refroidit, le ton un peu rude, cette fille vint alors à s'excuser et s'éloigner de moi, l'air un peu piteux. J'y avais peut-être été un peu fort, mais bon, je devais m'imposer, histoire de me faire voir. Il y avait pas mal de monde, du moins pour une pièce de cette envergure. Nous n'étions pas entassés serte, mais nous étions tout de même bien dispersé ici et là, laissant bien peu de place au vide. Quelques minutes passèrent alors, puis vint du mouvement côté adulte. L'homme se leva et ferma la porte. Reprenant place, il vint à accueillir le groupe et commença sont speech.

Les NOT et les EAT, la banalité ou le goût du risque, c'était la le choix d'une vie, enfin rien n'empêcher en théorie le changement de voie après quelques semaines, mais personnellement, je n'avais aucune envie de me la couler douce. C'est donc là, que les choses sérieuses commencèrent. La salle vint à ce vider, emportant ainsi quelques jolies filles qui m'avait brièvement tapé dans l’œil.


* - Dommage... *

Pensais-je alors à la vue de ces disparitions et en constatant, ce qu'il restait alors à mes côtés. Il y avait de tout, du rouge, comme du bleu. Et que dire de ce bleu, venant, s'approchant et commençant à se vendre devant moi, cherchant à m'amadouer, moi qui avais fait l'erreur de faire scintiller l'un de mes bras pour repousser une curieuse. Ma lame était noire, belle et étincelante, de quoi attirer les curieux, comme les connaisseurs.

Des blabla, encore et encore, tout du long. Même l'autre grincheux, ramena sa pomme, comme les autres. Hatim ? Vue son nom et son teint, ses origines étaient sans nul doute Arabe, mais d'où ? En tout cas, mis à part ça, il valait autant que cet autre Sud-Américain, Fernando, voir encore cet Allemand, répondant au nom de Günther, qui au final, ne valait rien. Il était bien gentil à me faire des courbettes et à me poser leurs questions, mais je n'attendais qu'une chose : Que le prof passe aux choses sérieuses.

Parler n'est pas mon point fort. Déjà, car je suis encore en train d'apprendre la langue anglaise, qui m'est des plus déplaisantes, mais aussi parce qu'au front, je n'avais pas besoin de tergiverser avec d'autres. Bien sûr, il y a eu des périodes eu, je fus obligé de communiquer un minimum, mais dans l'absolu ce qui ait sans doute sorti le plus de ma bouche ces sept dernières années doit être "Oui" quand on me donnait des ordres. C'est pour cela que je suis particulièrement frustré quand, malgré mes efforts et ma présentation en bonne et due forme, Numéro 3 n'a daigné m'accorder plus d'importance. Plus encore quand deux idiots, eux aussi meisters, essayaient de l'amadouer en parlant, eux. Ils sont plus grands que moi... Enfin, maintenant, que j'y regarde de plus près, hormis les filles (et encore), tous me toisent d'au moins une tête. J'imagine que les armes démoniaques voient peut-être cela comme un handicap. Physiquement, je ne suis effectivement pas le plus intimidant. Et vu que la plupart se transforment en arme de contact cela est probablement un facteur déterminant dans leur monde. Les deux meisters continue de lui parler, s'imposant pour me détourner de leur conversation. Je crois qu'ils se vantent pour l’impressionner. Mais je ne suis pas sûr, ils parlent tout deux trop vite pour que je comprenne tout ce qu'ils racontent. Curieux, je retire une de mes mains de ma poche, l'approche lentement, tranquillement, des cheveux d'un des deux. Laissant clairement mon envie de l'attraper, par le crâne pour lui briser la nuque d'un coup sec et précis, suinter dans mes mouvements et mon expression. Le professeur, silencieux, observe attentivement. Je le vois se préparer à intervenir. Mais malgré mon envie claire de meurtre, Fernanguntherdo (c'est leurs noms, je crois) ne semble pas capable de percevoir la menace de son dos. Ni lui, ni l'autre meister. Ils sont trop obnubilés par le son de leurs propres voix. Je lâche un soupir, range ma main, s'ils sont des guerriers, ils sont bien peu attentifs. Le professeur se détend également, mais il semblerait que j'aie attiré son attention. Peut-être n'est-ce pas une bonne chose. Je laisse Numéro 3 et ses groupies pour aller à la rencontre de Numéro 2, qui ne semble pas être courtisé dans son cas. Il me défie du regard, ce qui mérite, mais s'il est une bonne arme, je saurais m’accommoder de ce comportement. Je me présente, simplement, comme plus tôt. Après un moment, il finit par lâcher son nom, Hiro. Je lui tends ma main, paume vers le haut.

Transforme.

Il semble ne pas comprendre. Cet exercice de communication commence à m'énerver. Je fais des mouvements rapides pour lui faire comprendre qu'il doit s'activer un poil. Je veux voir quelle arme, il est et vérifier s'il est maniable. Malheureusement, je ne peux pas les forcer à se transformer, donc je suis obligé d'attendre qu'il comprenne et accepte mon ordre. Heureusement que les vraies armes sont moins compliquées à manier, je serais mort depuis longtemps sinon.
Alors que Numéro 2 reste perplexe face à ma demande le professeur sort de son silence. On voit bien qu'il préfère rester assit et qu'être contraint de se lever pour continuer cette cérémonie est à ses yeux une corvée pénible plutôt qu'un honneur. Sa voix lasse reprend monotonement alors qu'il s'étend les membres tout en se déplaçant vers le milieu de la pièce.

Bon, vous voulez vous battre donc. En principe, vous devez savoir ce que fait Shibusen et ce que sont les démons, même vaguement, car je vois mal des enfants accepter de devenir de bons petits soldats sans savoir dans quoi ils mettent les pieds. D'expérience, je sais que les aspirants EAT ont soit déjà des liens avec Shibusen, que cela soit la famille ou autre, ou bien ont eut une expérience avec des démons et âmes corrompues. Vu votre façon d'être je pense déjà vous avoir plus ou moins tous cerné et peut-être qu'une paire d'entre vous peuvent effectivement prétendre aux classes EAT.

Il prend une grande inspiration avant de reprendre son discours, il prépare quelque chose, ça se voit. Et le fait qu'il se soit placé bien au centre de la pièce me laisse songeur quant à la suite.

MAIS, parce qu'on n'est pas dans un conte de fée ou un manga, vous ne pouvez pas rentrer en EAT comme ça. Il va falloir passer des examens en tant que NOT, comme tout le monde. Si vos résultats sont bon le transfert vous sera alors proposé. Néanmoins, comme c'est votre objectif vu que vous êtes restés là, je vous propose un petit test d'entrée, on va dire. C'est juste pour évaluer où vous en êtes déjà, car certains peuvent avoir déjà une expérience du combat grâce au sport ou autre. Bref, si vous arrivez à me toucher, vous aurez un bon mot de ma part dans votre dossier ce qui peut aider à rejoindre les EAT si vos résultats en NOT ne sont pas terribles. Je vous préviens cependant, ce n'est pas facile et peu de nouveaux venus ont réussi cette tâche, donc soyez pas découragés si vous n'y arrivez pas. Ah ! On m'a tapé sur les doigts comme quoi j'étais pas assez pédagogue, alors un petit conseil avant qu'on commence à s'amuser : Shibusen forme des duos pas des solos. Capiche ?

Et il reste là, immobile, observant les jeunes adolescents. Quelques instants de silence avant qu'un des meisters ne décide de se jeter sur lui pour le toucher. Il suffit d'un pas de côté au professeur pour esquiver cette charge sans grâce et renverser le pauvre garçon au sol.

Ah oui, je vais essayer d'être cool, mais ne m'en voulez pas si vous vous faites mal haha.

Je m'adosse au mur, regarde la suite. Charger sans réfléchir comme l'autre n'est clairement pas la bonne solution. Il faut voir cette exercice comme un combat réel. Analyser un minimum l'ennemi pour savoir quelle tactique employée. Numéro 2 reste à mes côtés, lui aussi observe et essaye de trouver une faille dans notre cible qui sans soucis virevolte entre d'autres armes et maîtres lui fonçant dessus.

Les trois Meister étaient autour de moi. Cela était exaspérant, tous ont exprimer leur point de vue et leurs motivations, enfin pour deux sur trois, car celui répondant au prénom de Hatim, avait lâché l'affaire sans rentrer dans les détails. Un point positif pour lui, dira-t-on, il avait eut le mérite de pas me casser les pieds. Laissant les autres déblatérer les dires par intermittence, jouant presque les coqs pour savoir lequel des deux seraient le plus à même de me manipuler, j'entrevis un étrange mouvement de jeune Arabe qui semblait vouloir s'en prendre à l'un des deux autres.

Étant prêt à intervenir, pour éviter que ça dégénère, celui-ci vint à se raviser, l’œil du professeur porté sur lui, étant sans doute l'élément de trop.

* - Dommage... *

Pensais-je encore, car un peu d'action aurait été cool. Enfin, de l'action, c'est ce qui vint à ne pas manquer, car le professeur vint à poursuivre son petit speech. Des duos, effectivement, c'était là l'une des clefs de la réussite de Shibusen, ce que je cherchais moi aussi, mais avec de tels concurrents, j'avais de sacré doute sur le futur de ma carrière.

Les hostilités débutant alors, les participants semblaient peut enclin à répondre à l'appel de la collaboration. Observant la scène, je vins tout de même m'adresser aux deux zigotos qui me faisaient de la compagnie.

- Bon, ce qui va suivre n'engage en rien un partenariat sur la durée, toi le latino, tu commences et si ça ne passe pas, c'est toi qui tenteras ta chance ! Lançais-je aux deux Meister en tendant ma main vers le Sud-Américain, Fernando, gardant tout de même un œil sur l'Allemand, répondant au nom de Günther.

Le Latino vint à comprendre mon envie et me saisit la main. Là, en une fraction de seconde, je vins à me changer en cette épée noire et imposante qui était ma forme d'arme. Soit, était-il surpris par le poids de l'arme ou était-il pas assez fort pour la porter, mais celui-ci vint à me faire tomber, la pointe vers le sol.

- Imbécile ! Fait attention !

Il tenait alors la poignée avec fermeté, mais il peinait à relever l'arme. Sa longueur d'Onde n'était pas synchronisée à la mienne.

- C'est mort ! T'es pas synchro mon gars !

Mon anglais était assuré, autant que ma prestance. Hautain, je repris ma forme humaine, venant à lancer un regard désabusé à ce Meister, pour enfin me tourner vers l'autre. Réitérant l’opération, le résultat fut sans appel, ce ne fut pas mieux avec l'Allemand, quand bien même avait-il plus de force, cela ne changeait rien et il peinait lui aussi à me mouvoir.

Annulant ma transformation, je vins littéralement snober les deux prétendants et me tournai vers l'action, spectateur en attente de grabuge.

Adossé à mon mur j'observe le "massacre". Les coups, qu'ils soient portés seuls ou par duos, ne semblent qu'effleurer le professeur qui, tranquillement, reste au centre de la pièce. Il semble s'amuser, mais ses yeux restent attentifs traquant chaque mouvement. Il est fort. Mais son talent n'est pas la seule raison pour que tout cela soit aussi facile pour lui. Quelque chose ne va pas. Au début, je pensais que les autres meisters n'étaient simplement pas doué, qu'ils n'avaient aucune expérience et que leur maîtrise du combat armé est déplorable à cause de ça. Mais ce n'est pas ça. Ils tiennent bien leurs armes et je vois que certains tentent d'utiliser leur tête en attaquant dans les angles morts. Le problème vient qu'ils semblent être tout bonnement trop lents quand ils ne sont pas emportés par le poids de leurs propres coups.

Syn-chro ?

Je ne connais pas le mot, mais il revient souvent. C'est ce que blâment les armes démoniaques quand leurs maîtres peinent à les user. Je ne comprends pas ce que c'est que cette "synchro" mais cela semble être la base de ce qui permet à un duo de Shibusen de fonctionner. Mon voisin fini enfin par parler, une voix froide, tranchante.

On y va.

Il me prend le bras, s'illumine pour se transformer en une petite lame, je crois que c'est une arme japonaise, pas les fameux katanas, mais autre chose : un wakizashi. Pourtant, malgré sa taille, elle pèse bien plus lourd dans ma main. Dès l'instant où la surprise d'avoir cette arme en main en un instant disparaît, un sentiment étrange s'installe. Une sensation intrusive, suivie d'une douleur qui me frappe aux tempes. Ce n'est pas comme tenir une arme sur le front. Je sens que ce que j'ai en main est... Dangereux. Pas pour ma cible, mais pour moi. Je sens une présence dans mon être, comme si quelqu'un s'installait trop près de mon esprit. Une autre voix que la mienne commence à résonner dans mon crâne, confirmant mes craintes.

Tu n'as jamais tenu une arme démoniaque ? Détends-toi, reste calme, laisse-toi aller et tout va bien se passer.

Pour seule réponse, le wakizashi n'eut pour réponse qu'une profonde inspiration avant d'être jetée avec force en direction du professeur. J'ai fait au mieux, malgré le poids et le fait que cette arme n'est pas faîte pour être lancée ainsi. Sans surprise, cette "attaque" ne fonctionne pas, esquivée par un salto assez acrobatique alors que Numéro 2 termine sa course dans le mur d'en face après avoir repris son apparence humaine dans les airs. S'écraser tête première contre le béton semble l'avoir bien sonné.

Tsss.

Je ne comprends toujours pas le fonctionnement de ces armes démoniaques. Mais je ne laisserais personne squatter ainsi mes pensées. J'avais comme l'impression qu'il tentait de se connecter à moi bien au-delà du physique, comme si c'était à nos âmes de coopérer plus que nos corps. Conneries...Je n'ai pas besoin que mon arme ait une conscience propre, je veux juste qu'elle remplisse son rôle et reste silencieuse. Qu'elle soit une arme quoi. Je soupire, j'ai l'impression de vraiment naviguer en aveugle ici. C'est frustrant. Ça m'énerve. Je dois me calmer en essayant de faire la seule chose que je connais. Le toucher sera un gros avantage pour m'aider dans ma quête, donc autant y aller à fond. Qui sait ? Seul, j'ai peut-être plus de chance plutôt qu'être ralenti par un partenaire. Je fonce, me cache derrière l'attaque d'un autre duo imparfait, brisant leur timing en prenant appuie sur le meister afin de prendre de la hauteur et surprendre le professeur par une attaque aérienne. Ma plate-forme chute dans son attaque ratée et ma prise de position sur son dos brutale et sans merci. Qu'importe du moment que je le touche. Dans les airs, je laisse mon corps se mouvoir, les habitudes me revenant très vite. Mon pied cherche à placer un grand coup dans la gorge de ma cible. Meilleur moyen de l'abattre sans arme. Surpris il reste toutefois serein et se décale pour être hors de danger. J'utilise néanmoins le mémento de mon attaque pour tenter de lui porter un autre coup, le griffant aux yeux dans ma chute. Si tu ne peux pas incapaciter complètement alors handicape. Une tactique de base quand je combattais. J'étais sûr que cette ruse fonctionnerait. Ce qui explique pourquoi je fus fort déplu de ne plus sentir la gravité faire effet et que mon corps resta en l'air. Ma cible m'avait attrapé les bras, me maintenant un instant en l'air avant de me lâcher. Je comptais lui sauter dessus dès que mes pieds auraient touché le sol, me propulser à nouveau sous sa garde. Il a dû deviner mon intention, ou peut-être est-il simplement une brute, quoiqu'il en soit son pied coupa ma respiration et ma tentative. D'un coup puissant à l'estomac, il m'envoya valser plus loin. Le coup avait été violent, suffisamment pour marquer une pause dans les attaques des autres enfants. Ils attendent que je me relève, sans rien dire, pour reprendre. Cet enfoiré...Il reste silencieux bien que son sourire semble s'être accentué.

سأقتلك ...(Je vais te buter).

Ce type s'amuse bien trop, la douleur de son coup me tiraille les entrailles. Je ne vais pas rater cette occasion en or à cause de cet abruti. Il est de nouveau pris dans sa danse tranquille lui permettant d'éviter lames et coups. Il se moque de nous, de moi. Je vais le toucher, même plus, qu'il attende pour voir.