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Law & Burger : Unité spéciale || PV - Sui & Timmy
Civils
Niveau II
Masculin
23
Non-Attribué
- Aucun -
Humain
Officier de police / Détective
Las Vegas
Célibataire
Peinture, dessin et musique
Sui Ishido

Monnaie et EXP
EXP EXP:
Law & Burger : Unité spéciale || PV - Sui & Timmy NVghvG61562/1600Law & Burger : Unité spéciale || PV - Sui & Timmy NVghvG6  (1562/1600)
Deathllars Deathllars: 0000
Niveau: 12
Affiliation :
Civils
Dangerosité :
Niveau II
Masculin
Age du personnage :
23
• Atout • :
Non-Attribué
• Archétype • :
- Aucun -
• Espèce • :
Humain
• Job • :
Officier de police / Détective
• Lieu de vie • :
Las Vegas
• Statut familial • :
Célibataire
• Hobbies • :
Peinture, dessin et musique
Ans
Sui Ishido
Law & Burger : Unité spéciale || PV - Sui & Timmy • Dim 14 Mar - 21:29
Le paysage était magnifique. Clairement, c'était une bouffée d'air frais, loin des buildings tape-à-l’œil et des néons aveuglants. C'était à la fois grâce...et à cause, de la lettre de recommandation envoyée aux gros bonnets par le criminologiste. Bien que Sui faisait de son mieux pour rester aussi loin que possible des affaires de la D.W.M.A, il n'en avait pas toujours l'occasion. La tentative de le recruter dans les rangs de l'armée du dieu de la mort, était loin d'être singulière. Cependant, elles finissaient toujours par un refus du concerné. Et rien ne motive plus une agence persuadée qu'un certain talent est caché en eux, que le refus de coopération.

D'une certaine façon, ils avaient eut ce qu'ils voulaient : La plaque qu'il observait avec un regard médusé illustrait les efforts de l'Académie de fourrer leur nez un peu plus profondément dans ses affaires. Sui avait été promu au titre d'Inspecteur spécial, spécialisé en détection de tueurs-en-série par l'utilisation de talents de l'âme. Il n'était aucunement le premier à recevoir ce titre, ou ce joujou brillant qui reflétait les multiples sapins qu'ils croisèrent sur leur route.. mais il n'est aucune exagération d'avouer que bien peu de personnes en Amérique possèdent une telle distinction. Cette nouvelle position le verrait passer bien plus de temps hors de sa ville d'habitation – à la place, c'est le pays tout entier qui allait devenir sa zone d'opération. Et bien qu'il n'était aucunement appréciatif de sa vie à Las Vegas ; il ne pouvait pas nier que l'idée d'être constamment démunis d'une bonne cachette pour Neil , n'allait pas lui mordre les fesses à un moment ou un autre.

Et ce jour... c'était le premier jour à complètement assumer cette position de force. Lorsque Sui cessa d'observer les inscriptions dorées de la plaque ; il la rangea dans la poche intérieure de son costume noirâtre ; puis amena de nouveau la feuille de papier. Celle-ci se distordit violemment au gré du vent de la fenêtre ouverte – ils étaient sur l'autoroute, après-tout – mais cela restait largement visible. Un document officiel du bureau d'investigations, cosigné par Shibusen. Comme quoi, il n'y avait vraiment aucune organisation trop haute-placée pour résister à la puissance militaire la plus grande du monde – ils allaient obtenir sa coopération d'une manière ou d'une autre, même s'ils devaient passer par trente agences différentes pour qu'il puisse mordre l’hameçon.

La feuille marquée du typique « CONFIDENTIEL » détaillait quelques informations spécifiques à propos de l'affaire, et présentait dès ses premières lignes l'endroit exact où ces événements prendrons place : Lockwoods, une ville côtière située au Nord-West des États-Unis. L'endroit était apparemment connu pour avoir été hanté par de nombreuses étrangetés par le passé – allant de prolifération de Skinwalkers, kidnappings inexpliqués, épidémies de cringeogite aggravée.. le paysage pourtant si humble ne donnerait pas l'impression que la plupart des habitants sont prétentieux au possible.

Mais ils n'étaient guère là pour pointer du doigt la populace – la nature le fait déjà suffisamment bien. La raison de leur présence en ces lieux pouvait être expliquée par les lignes qui suivirent celles-ci. Des lignes que Sui se mis à lire à voir haute avec un air distrait , presque ennuyé ; après avoir constaté qu'une bonne dizaine de minutes s'étaient écoulées depuis la dernière fois où Mr.Wells avait fait tourner le CD de Rock des années 80 en boucle.

- Depuis peu, une sorte d'hystérie sociale s'est installée dans la ville, en commençant par l'université, puis graduellement d'autres parties de la ville. Normalement constituée d'à peu près 800 habitants ; Lockwoods a graduellement vu ses chiffres de production baisser drastiquement. Une première enquête a révélé que 70% de la population générale de la ville souffre d'une sorte d'autophobie s'étant manifestée au cours des derniers mois.
- Autophobie ?
- La peur d'être seul.

L'idée semblait quelque peu ridicule pour le cinquantenaire qui roulait paisiblement sur la route ; peinant quelque peu à absorber le paysage autour d'eux par la simple nature lugubre de leur job. Lui qui avait toujours montré un psyché des plus solides ; certains concepts de phobies lui échappent complètement. Une, telle que celle de perdre ses moyens en solitude, ressemblait pour lui à une excuse pour de la fénéantise. Mais il ne pouvait guère argumenter contre les faits : Maintenant qu'ils avaient passé la pancarte d'entrée de la ville ; ils ne purent que constater le nombre ahurissant de voitures garées et l'absence d'une quelconque présence dans la ville.

Il avait beau être extrêmement tôt, la route était tout simplement complètement vide. En réalité, elle avait été vide depuis les trente dernières minutes de route.

Les mirettes rosâtres bondissaient d'un côté à l'autre des rues ; alors que le son émis par la jeep du bureau semblait émettre un véritable concerto au milieu de cette ville fantôme. Bien que le petit Meister pouvait clairement sentir la présence d'âmes autour d'eux.. il ne pouvait en voir aucune. Chaque commerce qu'ils passaient , petits comme grands ; affichaient une pancarte de fermeture, ou étaient clos par les épais rideaux de fer reflétant le ciel orangé de l'aube. « Peut-être n'est-t-il pas l'heure d'ouvrir » fut l'une des premières pensées du petit détective. Il s'agissait d'un doute positif : laisser un peu de crédibilité à la course naturelle des choses mettrait un peu moins de poids sur l'investigation, et il comptait s'en tenir à ça.

...Cela était jusqu'à ce que la jeep ne fasse face à un commerce ouvert. La scène à laquelle ils assistèrent était pour le moins.. bizarre. Bien entendu, aucun commerce ne fonctionne complètement sur le dos d'une seule et unique personne : un produit est destiné à passer de mains en mains à un moment ou un autre, même si cela compte le client dans l'équation. Cependant, ce à quoi le petit détective et son collègue virent de l'autre côté du pare-brise ; était ce qui ressemblait à un culte de préparateurs de l'apocalypse.

Forcé de ravaler ses sentiments personnels quant à l'univers psychologique ; l'homme aux cheveux bicolores jeta un rapide coup d'oeil au petit détective – signe qu'il était temps pour eux de venir à un arrêt et engager la discussion avec les locaux pour la première fois. Sans quitter la voiture, Sui jeta un coup d’œil suspicieux envers le tas de gens réunis autour du magasin de fournitures. Bien qu'il y avait – comme on pourrait s'attendre d'un business dédié à ça – une tonne de meubles... beaucoup d'entre eux étaient à l'extérieur du magasin. Portes grandes ouvertes ; lumières allumées. Il y avait à peu près 10 personnes juste devant l'entrée en train de manger et cuisiner. Ce qui était réellement impressionnant était le nombre de boites de conserves et de sacs d'ingrédients divers empilés à droite et à gauche. Il y avait aussi des remorques et une tonne de cordes entreposées un peu partout. La nourriture et les bouteilles d'eau, en particulier, prenaient une place significative autour de la bâtisse.

Lorsque Sui descendit finalement de la voiture avec son cartable sur le dos ; il fit face à ces étrangers dont le regard méfiant n'indiquait rien de bon. Ils n'étaient pas les bienvenus ici... Ou bien c'était l'inverse – ces gens étaient bizarrement impressionnés de voir des étrangers ici ?

Les deux inspecteurs s'échangèrent un regard confus, avant d'approcher la bâtisse. Avec une gestuelle synchronisée qui relèverait presque de la chorégraphie ; ils sortirent leurs badges respectifs – celui de Sui étant distinctement différent de celui de son collègue ; indiquant le récent prestige qui lui avait été accordé.

- Des étrangers ?..
- Samuel Wells, de la police de Las Vegas. Le gremlin est Sui Ishido ; Investigateur spécial.

Les habitants semblaient s'échanger des regards qui miroitaient quelque peu celui que les deux collègues s'étaient donnés quelque secondes plus tôt. Mais petit à petit, leur visage craintif et méfiant sembla se colorer d'une certaine émotion – l'espoir. Une personne portant un uniforme bleuâtre (iconique de la chaîne de commerce à laquelle le building appartenait), pris le pas devant les autres. Il semblait être d'une certaine manière le « leader » du groupe. Sui et Wells n'étaient réellement qu'au début du terrier de lapin dans lequel ils étaient sur le point de s'aventurer ; et cet homme se chargea de les mettre à la page aussi rapidement que possible.

Car si les autres habitants semblaient exhiber ce constant air nerveux et apeuré ; Celui-ci, n'avait aucun mal à garder un air positif et serviable. Comme quoi naviguer dans le labyrinthe de meubles de la chaîne norvégienne avait de quoi forger le courage – nulle ne sait réellement combien de fois ce type a du établir un campement entre l'aile des canapés et celle des placards pour survivre l'hivers Ikéaien. L'homme à la gestuelle presque robotique malgré son faciès et son dialogue très humain ; pointa du doigt de nombreux aspects du campement.

- Nous nous apprêtons à faire les livraisons matinales. C'est un travail extrêmement épuisant, et nous nous en sortons généralement pas avant la fin de la journée.. mais c'est un mal nécessaire, avec cette épidémie. Là-bas, nous avons empilés les cordes qui vont nous servir à rester connectés, afin d'empêcher les crises de paniques. Bien que je ne soit pas atteint, je me dois de m'assurer que tout le monde reste sain et sauf !

Ce qu'il disait était très étrange. Les cordes étaient effectivement nouées les unes aux autres, avec plusieurs nœuds laissant un grand trou au milieu. C'était comme des lassos prolongés en chenille. Si ce que l'homme disait était vrai, alors il semblait que ces « livraisons » prenaient une forme similaire à celle d'excursions dans les montagnes. L'autophobie n'était pas un sujet sur lequel Sui était très versé – mais s'il savait une chose, c'est qu'il n'y a guère de cas de pathologies qui pourraient être possiblement qualifiés comme « épidémique » comme l'employé venait de le qualifier. Cependant, le petit détective en tailleur décida qu'il était nécessaire de rester sur les rails et éviter de s'attarder sur des détails. À la place, il questionna la nature de la ville très prône au paranormal depuis sa conception.

- ça fait votre deuxième épidémie, si je ne me trompe pas. Est-ce qu'il s'agissait d'un cas similaire ?
- Eh bien.. la cringeogite est effectivement une nouvelle maladie importée du royaume des sorcières, néanmoins, celles-ci nous ont aussi prodigué un vaccin très rapidement ! J'ai bien peur qu'il s'agisse de quelque chose de complètement différent.

En effet, une pathologie et un virus sont deux choses très distinctes. Bien qu'il soit en quelque sorte possible pour un être vivant d'inconsciemment imiter les traits anormaux d'une personne dans leur quotidien.. le fait qu'autant de personnes se mettent à soudainement le faire, de manière si excessive, aussi, relevait du paranormal. Sui avait quelque peu cessé de prêter attention après sa question, il observait l'intérieur du magasin cette fois avec bien plus d'intérêt. À première vue, rien d'anormal – beaucoup de meubles étaient attendus de la part de ce genre de magasin. Ce qui l'était beaucoup moins, en revanche, c'était le nombre absolument ridicule de sacs poubelle empilés les uns derrière les autres. L'odeur était loin d'être agréable, et certainement l'une des raisons pour lesquels ils se retrouvaient à l'extérieur. Mais ce n'est qu'après avoir remarqué ces sacs que Sui nota quelque chose d'autre d'anormal : une amas de bois et de cordes, une solide construction de fer en son milieu.. tout ça bâtis à l'aide de planches de lits démontés et autres matériels du magasin. Sui stoppa la conversation que Mr.Wells poursuivait avec l'homme – tout deux débattant des symptomes de la cringeolite ayant mené à une prolifération absolument époustouflante du mot « Hella » – et porta leur attention sur l'énorme machinerie à l'extérieur du magasin.

- Est-ce que c'est une.. catapulte ?
- Ah, oui, c'est un peu étrange, n'est-ce pas ? Néanmoins, c'est très utile ! Sam, le charpentier des docks, a fait ça pour nous.

À y réfléchir un peu plus, Sui se rappelait avoir noté la présence de sacs poubelle à des endroits improbables de la ville. Il pensait qu'il ne s'agissait de rien de plus que la nature paresseuse de la populace. Mais parfois, l'emplacement n'avait absolument aucun sens. Il n'eut qu'à se retourner vers la plage pour remarquer des silhouettes de multiples sacs poubelle entassés sur la tour de garde dédiée aux maîtres nageurs. Wells, profondément abasourdis par cette déclaration nonchalante du porte-parole du Camp Ikeea, repris ses mots.

- Votre charpentier a fait ça ?.. pourquoi ?
- Eh bien, c'est quelque peu primitif, mais malheureusement, nous avions besoin de manières d'envoyer des paquets à d'autres endroits de la ville sans pour autant nous déplacer à l'extérieur. Il est difficile de motiver qui que ce soit à sortir, ces jours-ci. Tout le monde est très angoissé, et si nous ne faisons pas attention ; quelqu'un pourrait simplement mourir de faim et personne ne le saurait avant qu'il ne soit trop tard.

Bien que consciencieux de la part de l'employé.. c'était tout bonnement abracadabrantesque. Mais encore, qu'est-ce qui ne l'était pas, dans cet entourage ? Sui n'eut à tourner les yeux qu'une seconde pour remarquer à quel point les membres de la communauté semblaient avoir complètement abandonné le sens de rationalité. Ils étaient pratiquement collés les uns aux autres avec très peu d'espace entre chaque chaise et tremblaient comme des feuilles. Si cela n'était pas suffisant à confirmer leur stress, les cercles noirs sous leurs yeux étaient indicatifs d'un sommeil agité, même en présence d'autrui. À ce point là, les choses commençaient à relever du domaine de la malédiction, plutôt qu'une maladie ou un cas de stress général. Quelques instants plus tard, un brave trio passèrent devant le détective et son collègue ; commençant chacun à enrouler la corde autour d'eux. Il semblait que même pour s'aventurer à l'intérieur du bâtiment, il leur était nécessaire de mettre la sécurité en avant.

-* Honnêtement, mettre un cordon de sécurité dans l'un de ces magasins n'est pas si stupide. Beaucoup n'ont jamais retrouvé la sortie.*

Cette blague interne eut tôt fait d'être prophétique. Un hurlement se fit entendre et captiva l'attention générale. La cause de la soudaine panique ? Rien de plus qu'un défaut de fabrication du cordon. Le trio ne s'était même pas encore éloigné de la partie visible du magasin, et pourtant, celui qui se trouvait le plus en arrière fut dors-et-déjà frappé par un violent élan d'anxiété lorsqu'il réalisa que le cordon qui le liait aux deux autres venait de tomber au sol. Ce n'était rien d'un modeste « oh non » ou une onomatopée époustouflée.. non. L'homme était tombé sur ses genoux violemment et tenta immédiatement de ramper à quatre pattes jusqu'à ses partenaires, tremblant comme une feuille et hurlant à l'aide. La réaction des observateurs fut unanime – c'était quelque chose de légitimement perturbant à voir. Pourtant, les habitants du « camp » n'en étaient pas à leur première observation de cet événement.. pas que ça devenait plus facile à accepter. L'air optimiste sur le visage du leader semblait s'effacer de secondes en secondes alors qu'il baissait les yeux vers le petit détective. Même si en temps normal, il se serait référé au grand homme pour des informations plutôt que du nabot ; Wells avait rendu leur distinction de statuts suffisamment grande pour que l'employé comprenne que l'expert était Sui.

- Vous êtes envoyé par Shibusen ? Pensez-vous qu'il s'agisse d'une malédiction ?
- Non, et..non. Mais je vais faire de mon mieux.

Sui n'était aucunement étranger au regard dépourvu de volonté de vivre, qui se trouvait dans le regard de ces gens. Et pourtant, il ne pouvait pas réellement sympathiser pour autant. Les mirettes rosâtres de l'androgyne se posèrent sur son supérieur, qu'il regarda avec les sourcils froncés.

- J'aimerais un peu de temps seul pour me concentrer sur les traces de cognition.

Arquant un sourcil, le cinquantenaire fut surpris de la soudaine prise de décision du petit détective. Plus exactement, il était curieux de la rapidité avec laquelle il semblait avoir trouvé une piste.

- T'as déjà détecté quelque chose?
- Oui. Malheureusement ça va prendre du temps, et j'ai besoin d'être concentré. Retrouvons-nous ce soir à 20h. Contactes-moi si quoi que ce soit se produit.
- Huh.

L'air décidé, le nabot tourna les talons et commença à presser le pas vers la plage. L'investigation était sur le point de commencer. Alors que le grand homme au manteau de pilote regardait le petit détective s'éloigner ; il ne put s'empêcher de constater l'époustouflante courbe de prouesses professionnelles et personnelles qu'il avait montré depuis ces dernières années. L'image de la petite fille apeurée et bien trop serviable semblait presque être un lointain souvenir, désormais. Mais de la même façon, cette prise de responsabilité venait avec l'impression qu'un certain gouffre s'était creusé dans le cœur de la recrue – devenue maintenant, techniquement, son supérieur. L'homme tourna les talons à son tour, et repris son questionnement des locaux qui se préparaient à partir en expédition urbaine.

Enfin seul, Sui était délesté de toute surveillance pouvant possiblement se mettre en travers de son chemin et celle de son arme corrompue. Dès lors qu'il eut quitté la route et que ses chaussures noirâtres balayèrent les premiers grains de sable ; le petit Meister fit face à la brise marine avec un air décidé. Dans son dos, un bout de bandage grisâtre vint s'enrouler autour de la fermeture éclaire et la tira suffisamment pour sortir dans son entièreté. Après s'être assuré qu'il était complètement seul ; Sui donna le feu vert pour Neil de sortir à la vue du monde. Les bandages s'enroulèrent autour du poignet du petit Meister qui s'enfonçait un peu plus loin sur la plage. Bientôt, l'arme à feu tomba dans ses mains ; la connexion entre leurs âmes se faisant complète. En fermant un œil ; Sui fut capable d'ouvrir le troisième : l'iris jaunâtre de Neil apparut au cœur du trou dans son crâne. À l'aide de cet œil, Sui pouvait voir les particules karmiques laissées par les puissantes émotions.

Et c'était, pour ainsi dire..le bordel. Il savait déjà que ces indices pouvaient être balayés par le vent, si celui-ci s'avérait être trop puissant. La brise marine, exhibait définitivement cet aspect. Bien que c'était calme dans l'immédiat, ça n'avait certainement pas été le cas dans les derniers jours qui eurent précédé leur visite. Le résultat ? Un spectacle luminescent sans-dessous-dessous. Il y avait cependant un aspect positif – ou bien serait-ce plutôt inquiétant ?

- C'est un peu excessif, comme anxiété.

Les particules de peur étaient absolument partout. Généralement, les places publiques telles que celle-ci ont une très grande diversité de couleurs ; laissées par différents types de personnes. Tous ne voient pas le monde de la même manière, et chaque journée est différente d'une certaine manière, au quotidien. Cette fois, la diversité était pour ainsi dire non-existante. S'il y avait eut une personne qui avait reçu une demande en mariage sur la côte ; aucune trace de sa joie intense ne resterait ici. Tout ce qui était là était rouge, et seulement rouge.

Neil semblait réagir à ces signaux avec un air dubitatif, visible dans le reflet du pistolet corrompu.

- C'est émis par bien trop de personnes différentes. On peut rayer le profilage de la liste des options disponibles.
- ça nous rend un peu inutile, du coup, non ?
- Bien trop tôt pour abandonner, INVESTIGATEUR SPECIAL ISHIDO.
- ça sonne beaucoup trop sarcastique, j'vais me contenter de « Petit Sui ».

L'air satisfait que son meister s'était habitué au surnom qu'il lui avait donné ; Neil esquissa un petit sourire avant de lui-même revenir à son analyse des lieux. Alors que le nabot et son flingue s'adonnaient à une visite au travers de la mer d'anxiété ; ils ne tardèrent guère à passer devant l'un de ces sacs-poubelles. Considérant la position de celui-ci – c'est à dire au milieu de la plage ; entre deux énormes rochers ; empalé sur le bout pointu du tas de pierre – il était facile de conclure qu'il s'agissait de l'un des essais foireux de la catapulte.

Et quelle surprise ! De la bouffe périmée. Beaucoup, beaucoup de bouffe périmée. Si Sui n'était pas déjà hautement accoutumé à l'odeur nauséabonde de corps distordus et autres scènes d'horreur, il aurait très certainement laissé son propre déjeuner ici. Néanmoins, à la place, il se contenta d'arquer un sourcil et simplement renfoncer son nez dans son écharpe. Plongeant sa main dans la poche extérieure de sa veste ; Sui sortit une paire de gants en latex qu'il enfila l'un après l'autre. Après s'être correctement équipé pour manipuler les horreurs contenues à l'intérieur ; il fléchis le genoux contre la pierre et observa de plus près le contenu entouré par les mouches. C'était essentiellement les mêmes composants, à répétition. Quelqu'un avait fait beaucoup trop de nourriture ayant un temps de consomption bien trop court pour que qui que ce soit puisse ingérer autant. Bien sûr, il ne faut jamais mettre un Américain au défi quand ça en vient à engloutir une pâtée de calories ; Mais ce qui se trouvait dans ce sac aurait de quoi alimenter plusieurs hippopotames pour au moins trois jours.

Si certains burgers étaient à l'air, étalés sur la pierre dû à l'impact.. ce n'était pas le cas de tous. En réalité, la majorité étaient encore contenus à l'intérieur de leur emballage. Sans trop de surprise ; Ils provenaient tous de la même chaîne de fast-food. L'emballage coloré de blanc et de rouge n'avait à première vue rien de spécial – extrêmement standard ; probablement le genre de produit qui provoque un tout autre type de pathologie à un diététicien standard ; mais rien de suspect non-plus. Ou en tout cas.. ça aurait été le cas, si l'arme démoniaque corrompue n'avait pas ce sixième sens. Ce n'était pas seulement une mauvaise odeur qui émanait de ces paquets – c'était une longueur d'âme.

- Petit Sui.
- Huh ? Ces trucs ? Vraiment ?!

Le petit détective avait rouvert sa paupière depuis un moment et n'avait pas pensé à réutiliser la vision spéciale de Neil. Cette mégarde était due à la nature complètement hasardeuse des locations de particules sur la plage – il était naturel d'imaginer que le reste aurait volé dans les environs, en l'absence d'émetteurs frais.

Cependant, rien ne trompe le radar émotionnel de l'arme corrompue dont la peur de l'échec est plus grande que n'importe qui. C'était comme il l'avait dit : Une fois que l'iris jaunâtre réapparut dans le trou du crâne de Sui ; les particules rougeâtres réapparurent avec une très haute densité. Le petit androgyne fut quelque peu abasourdis par la découverte, ne s'attendant certainement pas à trouver quelque chose d'aussi bizarre qu'un...Burger qui stresse ?

Un million de questions se bousculaient déjà dans sa tête ; mais il s'efforça de garder les questions les plus insignifiantes à l'arrière de son crâne afin de se concentrer sur les premières déductions. Il n'y avait aucun doute sur la nature de ces particules, maintenant qu'elles étaient réunies avec une telle densité. Ce n'était pas simplement de la peur : il s'agissait de folie. Ce fait ne semblait pas avoir besoin d'être énoncé à voix haute – aussi bien le petit détective que son arme eurent compris à quel genre de bête ils avaient affaire.

- C'est assez clairement un empoisonnement.. j'ai un peu du mal à croire que tout le monde manges la même chose ici.
- Bien qu'il serait très facile pour moi de faire une blague sur nos amis Américains, je vais m'abstenir de réitérer des vannes que tu connais déjà.
- J'partage le sentiment, mais c'est un peu trop ridicule pour être vrai.
- Oh, Cette petite fille est toute seule ! Non non non, ne manges pas ça !

Soudainement, toutes les couleurs du visage de Sui se mirent à disparaître. Des frissons parcoururent son échine, et la sueur commença à emplir son visage à vitesse grand V alors qu'il entendit les cris inquiets d'un étranger au milieu de nulle-part. Après-tout, il était là, au milieu de la plage, seul, avec un énorme flingue en mains ; agenouillé devant un sac plein de bouffe périmée ; au milieu d'une pandémie bizarre qui garde tout le monde chez eux. Semblant jeter toute forme de logique par la fenêtre dans cet instant de panique ; Sui cacha l'arme dans le premier emplacement disponible puis pivota sur le côté pour faire face aux inconnus.

Dire que « toutes » les couleurs avaient quitté le visage de Sui n'était pas complètement vrai. Il y avait une couleur proéminente sur ses joues, celle du rouge de la gêne. Ce n'était pas seulement à cause de la scène difficile-à-expliquer dans laquelle il se trouvait – non, ça avait beaucoup aussi à faire avec la température glaciale de l'arme métallique flirtant d'un peu trop près avec son arrière-train. Sui ne pouvait même pas commencer à imaginer le genre de saloperies auxquelles il devrait répondre quand il se sera débarrassé des intrus. Il claqua des dents frénétiquement dans sa réponse ; à la fois par la surprise et par sa position compromettante.

- A---Ah ne vous inqui—quiquiétez pas, j—je suis avec la p—p-police !
- Oh ! Désolé, désolé ! Haha, tout le monde est un petit peu sur les nerfs en ce moment. Comme vous pouvez l'voir, mam'zelle.

L'espace d'un instant, Sui revint à ses esprits de manière un peu plus sérieuse. En effet, l'étranger ne blaguait pas – les gens qui le suivait étaient loin d'être sereins. Le même système de cordes les liais les uns aux autres. Cette fois, c'était quatre personnes au lieu de trois ; et aucun d'eux ne semblait appartenir à la même famille ou tranche d'âge. Le meneur, un vieux pêcheur ayant apparemment installé son propre camp à l'autre bout de la plage, amena Sui à marcher avec eux le long de la côte ; racontant distraitement les événements qui semblaient avoir mené la ville dans cet état clos.

D'Après le pêcheur, Un incident avait pris place trois mois auparavant. Les créatures que l'on nomme « Skinwalkers » sont des bêtes magiques dont la caractéristique spéciale est leur capacité à utiliser les sorts de transformation pour mimer leurs proies. Certains sont capables de simplement répéter des voix ; d'autres peuvent prendre l'apparence totale de leurs victimes.. éventuellement, certains, très doués, pourraient même imiter les émotions de leurs victimes.

Une équipe de la D.W.M.A avait été envoyée pour se débarrasser de l'influx de Skinwalkers dans la forêt avoisinante ; mais peu après ; ces cas d'isolation eurent commencé à se faire de plus en plus réguliers. La ville apparaissait graduellement de plus en plus fantomatique, au point où personne ne pouvait être trouvé dans les rues.

Sui n'avait bien sûr jamais entendu parler d'un tel cas. Ces créatures avaient d'habitude tendance à rester dans la pénombre, et n'agissaient jamais d'une manière qui laisserait penser que trop d'entre eux vivent au même endroit. Il avait été impliqué dans certaines affaires ayant rapport avec eux, durant son propre temps à Las Vegas ; même bien avant qu'il ne rencontre Neil. C'était une manière bien trop étrange de leur comportement pour être simplement ignorée.

Mais il avait des questions plus pressantes à adresser au vieux loup de mer. L'émission de particules d'anxiété à l'intérieur des burgers, était plus importante. Il formula sa question de manière à feindre un intérêt pour le met plutôt que mettre en avant ses suspicions.

- Vous consommez beaucoup de Fast-Food par ici ?
- Ah, non, pas réellement. Les gosses de l'université, p'tet ! Ça m'fends un peu le cœur de voir tout ça partir à la poubelle. Le p'tit blond du fast-food a tenu la boutique ouverte longtemps même après le début de la pandémie. Malheureusement, j'crois qu'il a baissé les bras lui aussi.

Ça collait. Durant leur tour de la ville, Wells et Sui n'avaient vu aucune enseigne autre que le magasin de meuble, d'ouverts. Ils étaient effectivement passés devant une chaine de fast-food plus tôt ; mais comme beaucoup d'autres de ces magasins, c'était fermé. Plus exactement, c'était fermé depuis un long moment – les écritures sur les vitres étaient pour ainsi dire rendues illisibles par la poussière installée dessus. Se rendre au lieu de fabrication des burgers ne ferait que confirmer une fois de plus qu'ils portaient ces particules avec eux – une confirmation qui n'apporte en réalité pas grand chose ; quand ça en vient à remonter la piste. Sui eut cependant récupéré une information intéressante, des blasblas incessants du vieil homme qui ralentissait le pas anxieusement pour laisser ses suiveurs silencieux le rejoindre sans risque.

- Vous avez dis « le petit blond »..
- Sui.

Alors qu'il était sur le point de poser sa question ; le petit détective fut interrompu par la voix de son partenaire, communiquant directement par le lien de l'âme. Prêt à faire face à un énième changement de situation, Sui fronça les sourcils en anticipation. Le suspense était intense ; le son des vagues balayant le silence entre chaque battement de cœur intense du petit détective.

- ...Comment est-ce possible pour un garçon d'avoir des fesses aussi douces ?
- BON VOYAGE!!

Pris par l'instinct absolu ; le petit détective jeta un objet non-identifié par dessus la mer. Ses joues rouges parfaitement contrastées par les lumières du soleil matinal  qui reflétait la surface métallique de l'arme corrompue prenant son baptême de l'air. Après un violent « PLOUF » , et plusieurs bouffées d'air frénétiques ; Sui se retourna vers son audience aliénée par son soudain cri et gestuelle paniquée. Il aurait bien tenté de s'expliquer mais les étrangers étaient dors-et-déjà suffisamment angoissés par leurs propres problèmes. Le petit détective gêné pouvait clairement voir dans leur visage qu'il les avait apeurés avec cette soudaine explosion de fureur. Ne les blâmant guère, il fit une courbette et les remercia pour leur coopération, et leur addressa un au-revoir silencieux jusqu'à ce que leurs silhouettes disparurent à l'horizon.

Bientôt, Neil rappela sa présence ; lorsque le marteau de l'arme métallique frappa contre le talon de Sui ; après avoir été ramené par les eaux. Avec beaucoup de réluctance ; le petit détective repris son arme en main avec un air médusé, et profondément écœuré.

- T'as intérêt à avoir une bonne explication pour ces conneries.
- Bien évidemment. Si ce n'était qu'une affaire de voir tes pommettes rosies, Petit Sui, j'aurais commencé à complimenter cette pêche bien plus tô---

Cette fois, il fit des ricochets.

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Le soleil était maintenant relativement haut dans le ciel. Il devait être aux environs de dix-heures et-demi lorsque Sui et Neil finirent de passer par tout les coins intéressants du centre-ville. Cependant, rien de spécial n'avait sauté à leurs yeux. Des tentatives de frapper aux portes pour obtenir des informations supplémentaires de la part des habitants eux-même, amenait généralement à une réponse négative, ou bien des cas plus étranges comme cette vieille grand mère qui disait à nos deux protagonistes à quel point il était inquiétant pour deux infortunés de se trouver dehors durant la nuit de la chasse. Quelque chose à propos de cordons ombilicaux, hausse de difficulté, masochisme.. du blabla incompréhensible que le petit détective fut forcé d'attribuer au grand âge de la dame.

- Cette "madame Iosefka" était étrange.. devrions nous vraiment visiter sa clinique?
- Bonne idée, peut être que je devrais te laisser là-bas.
- Toujours en train de bouder hein. Adorable!
- Tu veux un autre bain, connar---
- Sui.

Une fois de plus, Neil était passé de la blague à l'intense sérieux. Connaissant suffisamment son partenaire pour savoir qu'il ne s'agissait aucunement d'une blague ; Le petit tueur-en-série serra un peu plus fort l'arme corrompue dans sa main. Les bandages de celle-ci suivirent le même rythme en encerclant le poignet du petit Meister. Bien qu'il ne pouvait pas le voir, il pouvait clairement le ressentir – une source de folie, quelque part. L'intensité n'avait rien de similaire avec celle émise par les burgers plus tôt.. c'était beaucoup plus délibéré et beaucoup plus animalesque. Fronçant les sourcils ; Sui commença à marcher au milieu de la route déserte en maintenant ses gardes. Gardant un œil fermé, il permis à Neil d'analyser plus clairement les mouvements des particules environnantes via son troisième œil. L'âme de Neil était perturbée d'une manière qu'il reconnaissait grandement : la présence d'une autre âme damnée. Bien qu'aucun des deux ne possède la « véritable » capacité de reconnaissance des âmes ; ils pouvaient faire des déductions par les particules qui s'échappaient. Malheureusement, anxiété et folie se ressemblent à en être pratiquement indistinguable sans une analyse méthodique. Et ce rouge ; la ville en était recouverte.

Il n'avait aucun doute sur le fait qu'il était seul dans la rue...

..Mais plus pour longtemps.

Le son désagréable d'une porte mal-huilée se fit entendre à l'autre bout de la rue, derrière Sui. Cela causa au petit détective de se retourner en pointant son arme quasi-immédiatement dans la direction du son. En temps normal, il se serait inquiéter de renforcer l'anxiété des habitants.. mais pas cette fois, et avec raison. La chose qui avait ouvert la porte de la maison pouvait être décrite avec beaucoup de termes.. mais « humain » n'était pas l'un de ceux-là. La créature absurdement grande et difforme agrippa les deux côtés de l'entrée ; tentant de se recroqueviller pour passer à l'extérieur. Maigre, pour ne pas dire affamée ; c'était un corrompu.

- J—JJJJ----JJJJJJJJJ!---- JJJJJJ !!!!

La créature sembla tenter de communiquer. Elle avait remarqué le petit détective mais ne semblait pas en avoir grand chose à faire. Sa crinière bleutée virevoltait au gré du vent calme ; alors que la bête parvint finalement à se hisser hors de sa tanière. D'un geste vif, elle déchira le reste de son bonnet noir troué par ses énormes bois de cerfs.

- J'SUIS HELLA DEHORS DUDE !!!

Il semblait que le toc-toc excessif de Sui avait causé quelques perturbations inattendues à l'intérieur des demeures. Il s'attendait bien sûr à un certain degré de stress – personne dans un état de panique n'aime être dérangé par une tierce-personne. Cependant, si le sang encore très frais les lambeaux de vêtements de punk de la créature difforme était significatrice de quoi que ce soit ; c'était que ce corrompu venait tout juste de transformer sa famille en source de nutrition.. les âmes, en tout cas. En temps normal, Sui se serait peut-être même blâmé pour avoir été l'élément déclencheur de cette spirale de folie.. mais elle avait utilisé le mot « Hella » , et cette action, en soi, est punissable par n'importe quel type de châtiment amenant à un avortement tardif.

- Un corrompu...
- Pire que ça.

Sui fronça les sourcils et afficha un air des plus sinistres alors que la bête agitait ses bras dans tout les sens.

- ...Une adolescente.
- DOUX JESU--

Avant qu'ils n'aient eut le temps de complètement baigner dans la réalisation horrifiante, ils furent attaqués. Le petit détective sauta d'un seul coup ; tentant de mettre un écart de plusieurs mètres entre lui et la bête qui venait tout juste de transformer un bout de la route en un tas de ciment déstructuré. Une fois de plus, il était contraint d'imiter les agents de Shibusen en participant à la chasse aux démons – l'idée ne lui plaisait aucunement, mais il n'avait pas le choix. La créature difforme commença à déblatérer un tas de choses incohérentes d'une une voix glauque qui ne cessait de basculer entre aigu, grave, voir complètement différente – comme celle d'un homme ou d'un enfant. Les particules émises par la créature étaient complètement distinctes du reste – pure folie meurtrière, aucune peur n'était émise ; et rien n'illustrait ça mieux que sa décision de jeter des bouts de ciment en direction du petit Meister avec la force d'une catapulte. Peu friand d'être transformé en pâtée ; le petit Meister braqua le pistolet en avant et posa son autre main sur son coude ; entrant en résonance.

- Witness Stance.

La lumière rosâtre de l'arme démoniaque illumina les bandages émis sous les fondations de l'arme. Ceux-ci s'étendirent drastiquement et commencèrent à tourner à toute vitesse autour du petit Meister. Ces trois bandages formant une sorte de tornade ; se tordirent à la réception des lourds projectiles. Cependant, ils parvinrent à changer la direction de ceux-ci – allant à la place s'écraser contre des bâtiments et brisant quelques fenêtres ; sous la panique évidente des habitants qui se recroquevillèrent un peu plus profondément dans leurs tanières.

N'ayant guère le temps de se soucier de leur sécurité ; Sui commença à ouvrir le feu en direction de la bête. Celle-ci était en revanche bien plus vive qu'il ne l'avait anticipé. Non-seulement elle n'eut aucun problème à éviter les balles de longueur d'âme compressée en tordant son corps dans tout les sens : elle eut parvint même à réduire la distance entre eux-deux en une seconde. À nouveau, elle abattit ses grandes griffes squelettiques vers le petit détective ; obligeant à nouveau les bandages à assumer une forme défensive.

Malheureusement, cette même défense se mettait en travers de la ligne de mire de Sui ; qui fut forcé de rester dans la même position. Ce combat s'annonçait extrêmement sérieux, potentiellement difficile et épuisant -

- PERSONNE PEUT M'GARDER ICI!! BORN 2 BE FREE BABY !! CHLOE 1, STEPDOUCHE 0 ! LE MONDE EST HELLA A MO---


Nous nous retrouvons à peu près deux minutes plus tard. La rue est trouée comme du gruyère et chaque trou est encore fraîchement affublé de fumée incandescente. Il semblait que la frustration combinée de Sui l'avait poussé à sauter les étapes de l'affrontement de shonen assez rapidement. Les canons supplémentaires de la Judge Stance disparurent dans un éclat de longueur d'âme rosâtre. La créature à la crinière bleue qui avait perdu la grande majorité de son corps ; rampait. La seule chose qui eut empêché Sui de finir le travail immédiatement, était le comportement qu'elle avait adopté après avoir réalisé que les adultes avaient peu de temps pour ses conneries. La bête, réduite à un bras déformé vaguement attaché à une cage thoracique et une tête ; semblait désespéramment se diriger vers le nord de la ville. Sentant que cela pourrait mener à quelque chose ; le petit Meister sortit son téléphone portable et notifia Mr.Wells du développement de la situation.

- Il y a eut une fiesta près du parc au Nord-West de la ville. Je suis entré en combat avec un corrompu. Certains aliments émettent une sorte de ..euh.. folie ? De l'anxiété pure ? Je suis pas certain.

Laissant quelques secondes pour son collègue de poser un barrage de questions auxquelles Sui ne répondra bien sûr à aucune ; le petit Meister sentit une goutte d'eau s'éclater sur le bout de son nez. Levant les yeux, il réalisa que les choses risquaient de se compliquer quelque peu – un orage était en approche, et les nuages sombres n'annonçaient un temps plaisant pour personne qui se trouverait en dessous lorsque cela frappera vraiment. Une chance, réellement – moins de mouvements pour son collègue signifiait aussi plus de liberté pour lui. Avoir la potentielle opportunité de loger une balle dans le crâne de quiconque est responsable pour toutes ces bizarreries et du throwback involontaire de 2014 était bien trop tentant pour être laisser passer.

- Un corrompu ? T'as affronté un corrompu ? TOUT SEUL !?
- C'était faible et nouveau. Mais c'est aussi une mauvaise nouvelle pour nous si d'autres se laissent entièrement bouffer par la peur. Établis un périmètre de sécurité autour de la ville et contacte les autorités locales. Je veux un flic dans chaque habitation, prêt à tirer si les choses tournent au vinaigre. Le corrompu n'est pas mort mais il a l'air de me guider quelque part-....
- Attends, bordel de merde, S'il y a quelqu'un derrière ça, ça ne sera pas un corrompu de pacotille. Attend des renforts-
- Arrête de me traiter comme un bébé !!

Wells demeura silencieux pour quelques secondes. Il détestait l'admettre, étant un père très protecteur dans sa famille ; il avait la fâcheuse tendance d'associer Sui à sa propre fille, simplement à cause de leur âge physique si similaire. Mais il dût faire face aux faits : Shibusen eut placé son œil sur Sui très tôt dans sa carrière ; et ses dernières prouesses lui furent même sauter de nombreux privilèges. Bien que l'inspecteur était gardé hors des détails de « comment » exactement est-ce que le petit Meister parvenait à se débarrasser de ces menaces ; il ne pouvait aucunement nier les résultats. L'homme aux lunettes grinça des dents amèrement et sembla prendre sur lui, pour cette fois.

- Fais gaffe à toi. Appelle immédiatement si quelque chose se passe.

Le smartphone afficha la fin du coup de fil. Même si le ton de Wells était des plus mélancoliques, il semblait qu'il avait d'une certaine manière accepté la décision de Sui. Dans le reflet de l'arme corrompue, Neil adressait un sourire au petit détective qui rangea l'appareil dans une poche de sa veste.

- Te plaindre d'avoir une bonne figure paternelle serait égoïste de ta part.

Les lèvres pincées et les joues rouges de gêne, Sui pris une grande inspiration et tenta d'esquiver le regard amusé de son arme corrompue.

- Concentres-toi.
- Aye aye.

Les prédictions météo de Sui n'étaient pas réellement connues pour être exactes ; mais pour une fois, il avait fait mouche. La noirceur du ciel laisserait presque penser que la nuit avait montré le bout du nez à onze heure. Ce qui allait leur tomber sur la gueule s'ils ne pressaient pas le pas, risquait d'être bien plus inquiétant qu'un affrontement contre un créateur-de-corrompus niché quelque part dans la ville. Néanmoins, la patience du duo finit par être récompensée. Dix minutes de marche à suivre la bête corrompue agonisante, et elle les avait finalement menée là où le sentiment d'anxiété proliférait le plus violemment : l'université Backwell.

Un coup de feu retentis, et la tornade de chaire de l'adolescente fit place à une sphère rougeâtre et écailleuse – un prix pour le premier agent de Shibusen qui viendra nettoyer leurs conneries lorsqu'ils en auront finis.

Les iris rosâtres du petit détective se posèrent sur la bâtisse – Très américain, très tape à l'oeil et très prétentieux. C'était sans le moindre doute une université d'art. Il pouvait presque imaginer tout les gamins emmerdants se crêper le chignon aux quatre coins du campus. Cette simple pensée lui rappelait qu'agiter son flingue ici en tout autre contexte ferait de lui un véritable monstre .. aux yeux des gens normaux, en tout cas.

Il ferma un œil et confirma ses suspicions une bonne fois pour toutes : il n'y a pas un meilleur radar à folie que les créatures dont la priorité est de l'amasser sous toutes ses formes. Les particules d'anxiété étaient absolument partout ici, en très forte intensité. Ce ne serait pas entièrement anormal – il s'agit du genre d'endroit où certaines choses et certains comportements sont attendus des participants. Cependant, d'autres sentiments, tels que joie, tristesse, envie.. ils étaient complètement absents à l'appel. Les poubelles émettaient bien sûr le plus de particules ; et c'est sans la moindre surprise que Sui nota qu'elles étaient pleines des mêmes emballages de burgers que sur la plage.

Rouvrant son œil, Sui jeta un regard rapide à l'arme corrompue qui reflétait le ciel orageux. La forme humaine de celle-ci apparut parmi les nuages reflétés, et lui adressa un regard des plus sérieux.

Ils entrèrent à l'intérieur de la bâtisse vide et commencèrent à parcourir les couloirs de l'université ; encore inconscients de ce qu'ils trouveraient à l'intérieur...
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